Description
Inondations urbaines à Namur aux Temps Modernes
Paradoxe : la meilleure étude sur les inondations namuroises aux Temps Modernes est due à un jeune historien flamand, Alexander Soetaert. On la connaissait depuis quelque temps, restait à l’actualiser et à la traduire, voilà qui est fait, pour le bonheur des amateurs de notre histoire locale.
Les cours d’eau occupent une place incontournable dans l’économie urbaine de Namur, à la fois moyens de transport par excellence et principales sources d’énergie. De trop fortes pluies ou un temps hivernal extrême les font déborder presque annuellement, avec pour résultat des dommages aux bâtiments et un arrêt de la vie économique, voire de l’approvisionnement alimentaire. Parfois aussi les inondations atteignent des niveaux véritablement catastrophiques, comme en 1740. Vivre dans le Namur des Temps Modernes, c’est vivre avec les inondations.
Certes, l’historiographie classique namuroise s’est intéressée à ces catastrophes majeures. Galliot et les frères Borgnet les ont évoquées, mais sans y associer de véritable étude historique; quelques historiens modernes se sont depuis cantonnés à des thèmes plus précis. Or, la recherche sur la relation passée entre l’homme et son milieu naturel a bien évolué depuis quelque temps. Dans le domaine du natural disaster research, le thème des inondations est en vogue, même s’il est encore jeune en Belgique. La ville de Namur, située au confluent de la Sambre, de la Meuse et du Houyoux, était donc un cas idéal pour mettre en œuvre ces nouveaux concepts. Comment vit-on avec les inondations à Namur du xve au xviiie siècle? Les Namurois développent-ils des stratégies pour vivre avec les inondations? Quel rôle l’autorité joue-t-elle dans la prévention et les secours en cas de sinistre? Le souvenir des catastrophes antérieures peut-il être vu comme une partie de ce rapport aux inondations? Existe-t-il une culture namuroise de l’inondation? Voilà autant de questions auxquelles Alexander Soetaert tente de donner une réponse.